Ensilage de mélange céréalier Les choix de la date de récolte et de la céréale jouent sur le rendement et l’ingestion

L’inra de Lusignan (86) a testé les effets de la date de récolte et du choix de la céréale sur le rendement et l’ingestibilité d’un ensilage d’association céréales-protéagineux. En effet, la valeur alimentaire des mélanges céréaliers (ou méteil) est relativement limitée comparé à l’ensilage de maïs ou de sorgho. Néanmoins ce fourrage récolté au stade immature présente un intérêt pour faire face aux sécheresses dans les zones où l’irrigation n’est pas possible.

Dans cette étude présentée aux journées 3R 2011, deux modalités ont été testées :
- La date de récolte de l’ensilage : fauche précoce au 20 mai avec préfanage et fauche tardive au 20 juin sans préfanage.
- La céréale (220 grains/m²) choisie dans l’association avec du pois (17 grains/m²) et de la vesce (20 grains/m²) : triticale barbus ou triticale imberbe ou blé .

Ensilage précoce : moins de rendement, mais plus consommé par les vaches

Avec une fauche précoce (au 20 mai), la biomasse du mélange ensilé est inférieure de 40 % à celle récoltée plus tardivement (au 20 juin). En moyenne, le rendement passe de 6,8 à 11,3 tonnes MS /ha en l’espace d’un mois. Dans le même temps, la teneur en matière sèche passe de 16,4 (avant préfanage) à 29,5 %. Avancer la date de récolte permet d’améliorer l’ingestion de l’ensilage par les vaches laitières en lactation d’environ 15 %.

« Il est délicat de tirer des conclusions entre le blé et les triticales, dans la mesure où nous n’avons pas pu correctement maitriser le préfanage de l’association avec le blé », expliquent les auteurs de l’étude.

Triticales : préférez les variétés imberbes aux barbues

Substituer le triticale par du blé diminue le rendement de façon notable ( -1,7 tMS/ha en récolte précoce et -3,7 tMS/ha en récolte tardive). D’après les essais, l’association avec du blé comportait davantage de légumineuse. Lorsque le blé remplace le triticale, la proportion de céréale dans le mélange diminue (59 à 68 % de blé, contre 73 à 86 % de triticale).

Il semblerait que les bovins ingèrent plus facilement les ensilages avec des variétés de triticale imberbe que les variétés barbues. En effet, les barbes peuvent piquer les joues des animaux et la matière sèche est plus élevée. L’association avec le blé présente une teneur en MS intermédiaire entre celle des deux triticales, le triticale imberbe étant plus sec que le barbu.

« Le bon compromis entre rendement et ingestibilité va dépendre du type d’animal à nourrir et des stocks fourragers disponibles », indique l’Inra. D’autres études seront menées pour étudier la digestibilité enzymatique et in vivo des mélanges céréaliers ainsi que la qualité de la conservation qui est un point faible de ces fourrages.